Signature à la Librairie Sillages de Ploemeur (Morbihan)

Suite à la parution des 2 derniers ouvrages auxquels a collaboré ma collègue psychologue et gestalt-thérapeute Chantal Masquelier-Savatier, une rencontre et dédiace est prévue à la Librairie Sillages de Ploemeur (Morbihan), le samedi 29 mai 2021 de 15h à 18h. Vous y êtes bienvenus.

à paraître : « La Gestalt-thérapie avec les enfants et leurs familles »

En janvier prochain paraîtra l’ouvrage suivant, sous la direction de Chantal Masquelier-Savatier, aux éditions InPress.

La Gestalt-thérapie avec les enfants et leurs familles

13 situations cliniques

Comment la gestalt-thérapie – focalisée sur l’interaction continuelle entre l’individu et son environnement – permet-elle d’aider les enfants et leur famille ?

Six gestalt-thérapeutes partagent leur expérience et leur questionnement dans l’accompagnement des enfants. La description minutieuse du processus en cours dans treize situations cliniques illustre la démarche gestaltiste focalisée sur l’interaction continuelle entre l’individu et son environnement. Ainsi, il ne s’agit pas de s’occuper du seul enfant, mais de prendre en compte le contexte, en particulier les parents et la fratrie.           

S’appuyant sur les ressources de la famille pour mettre en mouvement les formes figées et sortir des ornières répétitives, le praticien s’engage dans une co-construction. Les tressaillements et trébuchements qui surgissent au fil de l’aventure ouvrent une perspective inattendue en résonance avec l’évolution de la place de l’enfant dans la société contemporaine.

LES AUTEURS :  Gaëlle Abeille, Brigitte Baronetto, Muriel Beauviala, Laure Le Grix de la Salle, Dominique Quinternet.

à paraître le 20 janvier 2021 aux éditions InPress

200 pages, 14 euros

« La Gestalt, le corps pour allié » in La Croix, 8 août 2018

Élodie Maurot , le 08/08/2018 à 6h00

Méthode de psychothérapie, la Gestalt-thérapie propose un travail sur soi qui prend appui sur le corps. Reportage à Rennes, lors d’un stage mêlant danse et exploration personnelle.

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Delphine Lebourgeois est une artiste et illustratrice française installée a Londres. Elle travaille pour la presse et expose ses travaux à travers le monde. Ses collages puisent dans des references stylistiques variées, de Botticelli aux comics, ou les symboles et la poésie se répondent. / Delphine Lebourgeois pour La Croix

Une musique s’élève, lente et puissante. Au sol, quinze corps sont allongés, immobiles. Petit à petit, délicatement, ils se mettent à bouger, à s’étirer, à se déployer, puis à se redresser, comme appelés vers le ciel. Ils restent quelques instants dans cet acmé, puis décroissent, se replient, se recroquevillent, avant de reposer au sol, immobiles…

Célestine Masquelier-Demulier, danseuse professionnelle et Gestalt-thérapeute, a proposé cet exercice dansé, figurant une « fleur qui croît et décroît », avec une ambition précise. « Je vous propose de nous mettre en mouvement par la danse, pour faire surgir du nouveau dans nos vies », a-t-elle expliqué aux participants de ce stage de deux jours, proposé par l’école Gestalt Plus, à Rennes. En jalons, elle a déposé deux citations de chorégraphes : « Pina Bausch disait ”Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus !”, et Susan Buirge : “Faites attention à ce que vous dansez, car ce que vous dansez vous le devenez…”. » Une manière d’indiquer que la danse est une chose sérieuse. Et un medium précieux dans la connaissance et le déploiement de soi.

L’attention à la dimension corporelle est au cœur de la Gestalt-thérapie, née dans la seconde moitié du XXe siècle. Son nom vient de l’allemand Gestalt, signifiant « forme » ou « figure ». « La Gestalt-thérapie s’occupe de la thérapie de la Gestalt, c’est-à-dire qu’elle donne du soin à la “forme” ; elle vise la mise en mouvement des formes figées pour fluidifier l’échange entre l’organisme et l’environnement », résume Chantal Masquelier-Savatier, psychologue, Gestalt-thérapeute et formatrice (1).

Fille dissidente de la psychanalyse, cette méthode se distingue par l’importance qu’elle accorde au « contact » : contact entre l’individu et les autres, entre l’organisme et son environnement, entre le « moi » et le « non-moi ». Ses fondateurs, Fritz Perls, Laura Perls et Paul Goodman ont défini le contact comme le « toucher touchant quelque chose » et l’ont placé au cœur de leur vision de l’humain et de sa croissance. « Tout organisme est en relation avec un environnement et aucun organisme ne subsiste sans échange », rappelle Chantal Masquelier-Savatier. Le contact peut être ouvert, aisé, créatif, mais il peut aussi se révéler résistant, difficile, source d’angoisses… Le travail thérapeutique vise alors à le rendre plus conscient et plus fluide.

Avec cet arrière-plan théorique, la danse apparaît comme une voie intéressante pour explorer le contact. « La thérapie est aussi un art. Elle relève davantage du domaine des arts que de celui des sciences », a écrit Laura Perls. La danse permet d’être dans « l’ici et maintenant », autre notion chère à la Gestalt. Elle oblige à s’exposer et à être regardé, à ajuster l’amplitude de ses mouvements, fait prendre conscience de sa capacité – et de ses limites – à toucher et à être touché. Elle demande d’être attentif à l’autre et à soi dans son rapport à l’autre.

Au cours du stage, elle fait aussi surgir des émotions, parfois puissantes. De la tristesse ou de la joie, qui dessinent sourires ou larmes sur les visages, lors d’un exercice où chacun est invité à chorégraphier un épisode important de sa vie devant un partenaire. Elle suscite une jubilation et une légèreté presque enfantines dans les temps de « co-création » improvisée. Une douce gravité toujours…

La présence du groupe permet aussi de sonder la confiance envers autrui, comme dans cet exercice dansé où les danseurs se laissent tomber, à tour de rôle, en sollicitant juste auparavant l’aide du collectif par un appel. Tout le groupe se rassemble alors pour empêcher la chute et soulever le danseur à bout de bras… « La Gestalt cherche à équilibrer le pôle intellectuel, le pôle corporel et le pôle affectif, à leur accorder autant de place, alors que nos habitudes privilégient plutôt l’intellect », souligne Célestine Masquelier.

Entre les moments dansés, les mots trouvent leur place. Celui qui le souhaite peut évoquer une difficulté de sa vie personnelle, sollicitant l’attention et l’aide de la thérapeute et du groupe. Ce week-end-là, les situations de vie partagées sont particulièrement douloureuses : viol, inceste, violence d’un père, rivalité avec une mère, sentiment d’être rejeté…

Particularité de la Gestalt, la thérapeute s’investit dans cet accompagnement : elle partage ce qu’elle ressent, dialogue, propose une reformulation, parfois un exercice physique « pour initier par le mouvement une transformation intérieure ». Une fois cet échange refermé, les membres du groupe peuvent proposer des « feed-backs », qui ne sont pas des conseils, mais le partage d’un ressenti, d’une réaction. « On parle de soi et on ne prétend pas savoir à la place de l’autre », rappelle la formatrice.

En Gestalt-thérapie, le travail en groupe est considéré comme un accélérateur. « Le groupe est une caisse de résonance, il permet souvent de travailler plus vite que dans une thérapie individuelle où il est plus facile d’esquiver », estime Célestine Masquelier-Demulier.

Au fil du week-end, la confiance que se témoignent les participants frappe. Elle questionne aussi par son caractère très affectif. « Certains découvrent avec la Gestalt qu’il est permis de se prendre dans les bras, de pleurer, que l’on peut être écouté quand on parle… Pour certains, c’est révolutionnaire », décrypte la formatrice.

La parole sur soi est libre, parfois un peu abondante, comme en excès après avoir été longtemps retenue. « Il peut y avoir une sensibilité légèrement hystérisante qui pousse à être démonstratif quand on commence un travail, mais c’est une étape et pas la fin de l’histoire »,analyse la thérapeute, qui glisse : « Le travail intérieur le plus important n’est pas toujours le plus démonstratif »…

Élodie Maurot
article original : ici

Vient de paraître « Que sais-je : la Gestalt-thérapie »

9782130630753L’ouvrage

 » Si la Gestalt-thérapie s’inscrit dans une filiation psychanalytique – Fritz et Laura Perls, ses fondateurs, ont d’abord été psychanalystes –, elle repose sur une théorie comme sur une méthode propres. « Gestalt » signifie en allemand forme ou figure, au sens de « prendre forme ». L’organisme est indissociable de l’environnement et c’est ce mouvement permanent de transformations réciproques, d’ajustement, qui façonnent l’individu. La pathologie résulte des interruptions, inhibitions et autres accidents qui viennent compromettre cet ajustement perpétuel. Le gestalt-thérapeute recherche avec le patient la mise en mouvement des formes figées pour fluidifier l’échange entre l’organisme et l’environnement. Au-delà, la proposition gestaltiste est une invitation à repenser le rapport de l’homme au monde. « 

A propos de l’auteur

Psychologue clinicienne, Chantal Masquelier-Savatier est gestalt-thérapeute, didacticienne et superviseur en Gestalt-thérapie. Rédactrice de la revue Gestalt de 2000 à 2010, elle est également l’auteur de Comprendre et pratiquer la Gestalt-thérapie (Dunod, 2008) et coordinatrice, avec Gonzague Masquelier, du Grand Livre de la Gestalt (Eyrolles, 2012).

Caractéristiques

  • 128 pages
  • Numéro : 4006
  • ISBN : 978-2-13-063075-3
  • Date de parution : 21/01/2015
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