« Fin de vie : peut-on choisir sa mort ? » par Dr Jean-Marie Gomas et Dr Pascale Favre

Je reproduis ci-dessous la présentation du livre par l’éditeur, ainsi qu’une présentation des idées principales développées dans ce livre, présentées par le site Gènéthique d’une part ; par le Dr Eric Fossier d’autre part, avec qui j’ai eu le plaisir et la chance de travailler quelques années en EMSP – Equipe mobile soins palliatifs – au centre hospitalier de Morlaix, en milieu des années 2000.

Les auteurs

Dr JM Gomas est médecin généraliste, praticien hospitalier, formateur, enseignant universitaire. Spécialisé en médecine générale, en douleur, en soins palliatifs et en gériatrie, il a été secrétaire général fondateur du mouvement des soins palliatifs en France (SFAP : Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs) en 1989, puis expert relecteur et/ou co-auteur de quasiment tous les textes officiels sur ce sujet de 1990 à 2005 . A ce titre, il a été consulté par le comité consultatif national d’éthique, le Sénat, le Ministère, la Sécurité Sociale, l’HAS et le Conseil de l’Ordre pour la préparation de différents rapports et recommandations, et auditionné par la commission parlementaire préparant la Loi Leonetti.

Dr Pascale Favre est médecin, diplômée d’un DEA de droit de la santé. Doctorante en philosophie, elle est l’auteur en 2020 d’un mémoire de recherche en éthique médicale sur la position du médecin dans l’acte euthanasique.

Commentaires sur cet ouvrage

  • Par le site Gènéthique

L’humilité comme loi, le respect du patient comme guide

C’est ainsi que l’on pourrait décrire les motivations des deux praticiens auteurs de cet ouvrage. On peut y ajouter, si on ne craint pas l’abus d’évidences dans un domaine tel que celui de la médecine de fin de vie, l’intelligence et la rigueur. En effet, ce bel ouvrage nous invite à un effort de réflexion en trois étapes : il s’agit d’abord de nous aider à préciser notre vocabulaire sur des notions de base comme l’euthanasie, le suicide assisté, la sédation, la mort même ; ensuite, de tordre le cou aux préjugés et idées toutes faites véhiculées par les médias et autres penseurs plus ou moins officiels : « je veux choisir ma mort », « on ne peut pas le laisser souffrir comme ça », « mourir dans la dignité », etc. ; tout cela est passé en revue de manière sainement critique. Le lecteur est alors prêt à aborder la troisième étape, la plus importante, au cours de laquelle nos auteurs proposent un parcours de (re) découverte approfondie de l’univers redouté de l’accompagnement des patients en fin de vie. Nous sommes guidés par des praticiens qui nous font part de leur expérience des signes cliniques, du comportement psychologique des personnes en fin de vie, de celui des proches, amis et parents, pour évoquer enfin la partie délicate et mystérieuse des derniers instants ; le tout dans un constant esprit de respect du patient et de défense de la vie.

Aucun aspect n’est éludé, pas même celui de la spiritualité, même s’il est très rapidement abordé. Il faut saluer dans cet ouvrage l’honnêteté scrupuleuse et l’humanité dont ses pages sont empreintes. (par le site Gènéthique, premier site d’actualité de bioéthique ; publication originale ici).

  • par le Dr Eric Fossier

« Je veux choisir ma mort, c’est ma liberté ! » Cette parole de personne « bien portante » témoigne du décalage avec la réalité de ce que vivent les malades à l’approche de leur fin de vie. La question de l’euthanasie, masquée derrière l’expression trompeuse « d’aide médicale à mourir » est à nouveau dans l’actualité politique, le président nouvellement élu ayant annoncé vouloir lancer rapidement un débat citoyen sur la fin de vie, et suivre les conclusions qui en émergeront. Le sujet est régulièrement abordé avec des confusions majeures : ainsi un suicide assisté n’est pas une euthanasie. Si la société, au nom d’une revendication autonomiste, persiste à vouloir absolument une évolution, la moins destructrice des transgressions serait de faciliter l’accès à un produit létal telle qu’elle se pratique dans l’état américain de l’Oregon. Mais toute facilitation de l’administration de la mort resterait une régression sociétale et une rupture anthropologique. Et le médecin engagé dans le soin ne peut pas être celui qui administre la mort, à la lueur des expériences étrangères, et de leurs dérives, le chemin qui pourrait nous attendre !

  • dernière de couverture de l’ouvrage

« Je veux choisir ma mort, c’est ma liberté ! » Cette parole de personne bien-portante témoigne du décalage avec la réalité de ce que vivent les malades à l’approche de leur fin de vie.La question de l’euthanasie, masquée derrière l’expression trompeuse « d’aide médicale à mourir », s’avère très présente dans l’actualité politique. Or le sujet est régulièrement abordé avec des confusions majeures concernant le suicide assisté, l’euthanasie, la sédation profonde…

Ce livre clarifie le vocabulaire et propose de revisiter les croyances et préjugés qui obscurcissent la question de la fin de vie, en interdisant un véritable débat. Il donne les éléments éthiques et médicaux nécessaires à la compréhension des enjeux de la mort provoquée.Beaucoup plus largement, il y est question du chemin du mourir et de la finitude. Chaque fin de vie se révèle une histoire singulière jusqu’au bout, imprévisible, appelant des soins adaptés et toujours créatifs.Basé sur une longue expérience clinique des auteurs dans le domaine des soins palliatifs et sur un travail universitaire autour de l’impact de l’acte euthanasique sur le praticien, il est à destination du grand public comme des professionnels du soin.

Editions : Artège

Date de parution : 6/04/2022

Nombre de pages : 256

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