« Mieux prévenir le suicide des adolescents », MDA des Hautes-Alpes

Un livret a été conçu par la Maison des adolescents (MDA) des Hautes-Alpes, il se destine aux professionnels en contact avec des adolescents. En France, le suicide est la deuxième cause de mortalité.

Article original et extraits de podcast de l’interview ici.

 

Mieux prévenir le suicide des adolescents. C’est l’objectif d’un livret intitulé « adolescents en crise suicidaire  ». Il a été conçu par la MDA, la Maison des Adolescents des Hautes-Alpes. Il se destine aux professionnels en contact avec des adolescents comme les 870x489_5e3c47d6b19fe-img-20200206-164456.jpgéducateurs, les animateurs, les infirmières scolaires ou encore les assistantes sociales. En France, le suicide est la deuxième cause de mortalité des jeunes après les accidents de la route. « Le constat a été fait par les professionnels qui ont participé à la première formation en 2014, et aux formations qui ont suivi. Ils se disaient qu’ils avaient du mal à pouvoir mémoriser l’ensemble des choses qui sont très importantes dans la gestion de cette crise suicidaire. L’idée d’un outil était donc bienvenue pour les aider dans le temps et dans leur pratique  » explique sur Alpes 1, Patricia Fivian, Directrice de la Maison des Adolescents des Hautes-Alpes.

« Repérer, intervenir, orienter », les maitres mots de ce livret, « la crise suicidaire est un moment particulier où l’adolescent se retrouve complétement envahi par ses idées de mort. Il n’arrive plus à se sortir de ces idées-là. Il faut arriver à réamorcer chez lui sa pensée » souligne la directrice.

« Il veut que son problème s’arrête. Mais au moment de la crise, il n’envisage que la solution du suicide comme solution à son problème » termine la directrice.

51ème journée du GEPS à Brest

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La vie après le suicide d’un proche

En Bretagne, la mortalité par suicide est de 65% supérieure au taux national. Comparée à la mortalité par suicide sur l’ensemble de la France, la Bretagne présente une surmortalité de 65% (+63% chez les hommes et +61% chez les femmes).

Taux de mortalité par suicide, selon le département (chiffres : Observatoire National du Suicide, 2è rapport année 2016) :

– Côtes-d’Armor: 30,5%
– Morbihan: 26,4%
– Finistère: 25,1%
– Ille-et-Vilaine: 20,4%
– France entière: 15,1%

En Bretagne, le suicide n’est pas une fatalité, et reste une priorité régionale de santé.

Pour briser le tabou à évoquer ouvertement ce sujet, freiner une forme de « banalisation » (« c’est comme ça » – « il/elle a choisi » – etc.) que j’entends trop souvent dans mes espaces d’écoute et d’accompagnement, et sortir de la honte, le film de Katia Chapoutier diffusé sur Arte dans l’émission « Le Monde en face » est une référence.

A voir et revoir.

« Un jour d’avril 2006, ma sœur s’est suicidée. J’ai alors été projetée dans un monde inconnu. Un monde fait de « si » et de « pourquoi ». Un monde où les certitudes n’ont plus droit de cité. Un monde dévasté par une bombe atomique dont les effets continuent d’évoluer avec le temps. Certains préfèrent le terme de tsunami. Car une fois la vague retirée, plus rien n’est plus jamais pareil. C’est le quotidien des endeuillés du suicide. » (Katia Chapoutier)

Chaque deuil est différent mais des points communs et des passerelles existent entre toutes les histoires d’endeuillés du suicide. De l’impression de devenir fou à la sensation de honte, du sentiment de colère à la noyade dans l’océan de la culpabilité. Et, puis, bien sûr le torrent des questions inévitables qui finit toujours par une seule et même interrogation : comment, en tant qu’endeuillé, parvient-on à survivre à un tel cataclysme ?

Ce documentaire donne la parole à des endeuillés ; des parents, des sœurs, des conjointes qui ont traversé l’enfer du deuil pour peu à peu revenir vers la lumière. Une parole rare, juste et forte recueillie en toute pudeur par la réalisatrice, elle-même « membre » malgré elle de cette communauté de l’ombre. Une parole qui permet de retracer les grandes étapes du deuil après le suicide d’un proche. Des témoignages d’espoir fondamentaux : une étude menée par l’ONS montre que chaque décès par suicide impacte directement ou indirectement 26 personnes, soit environ 300 000 personnes chaque année.

Un film de Katia Chapoutier

https://www.france.tv/france-5/le-monde-en-face/379249-la-vie-apres-le-suicide-d-un-proche.html

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