ARGUMENT
La violence, les violence convoquent sur des plans très différents les pratiques cliniques, les dynamiques sociétales, le geste artistique et, partant, l’esthétique.
Violences agies, violences subies — en clinique, celles-ci sont omniprésentes et réparties selon différentes strates — physiques, verbales, psychiques… De la violence fondamentale à la violence du traumatisme, des crises clastiques aux passages à l’acte
hétéro- et auto-agressifs, des violences institutionnelles aux agirs destructeurs — les différentes formes de violence témoignent d’un profond malaise dans la civilisation.
Le corps social, l’actualité elle-même sont traversés de multiples manières par les
violences, affrontements, conflits qui sont autant d’échecs de la pensée, du lien et du
dire.
La pratique artistique, quant à elle, a partie liée avec la violence dans son geste,
son contenu ou encore dans sa réception même. Le choc esthétique que produit l’œuvre d’art — les toiles d’un Caravage, d’un Bacon — nous met aux prises avec
l’impensable, l’impensé de la violence.
Pour Rainer Maria Rilke, « Le beau n’est que le commencement du terrible […] » et
André Breton de dire que « la beauté sera CONVULSIVE ou ne sera pas ». Comment l’œuvre fait-elle bord à la violence ?
Quelles représentations en fournit-elle ?
Quelle frontière trace-t-elle entre le sublime et l’horreur ?
C’est à ces différentes questions — cliniques, sociétales, artistiques, thérapeutiques — que nous tenterons de répondre en mettant à l’étude, lors des interventions, ateliers, intermèdes artistiques, les figures de la violence, des violences, et le travail de la civilisation à leur égard.
DATES 6-8/12/2019
LIEU : PARIS, ESPACE ARARAT – 11, rue Martin Bernard 75013 Paris