Cette intéressante proposition vient des 3 instituts de formation à la gestalt-thérapie : le Grefor (Grenoble), l’IFGT (Bordeaux / Paris) et l’IBG (Bruxelles). A bon entendeur…
Dans nos sociétés, l’idée même du conflit n’a plus de place et le terme est souvent synonyme de guerre. Le minoritaire doit se soumettre à la majorité, l’étranger est refoulé hors des frontières, le contestataire semble relever d’une «anormalité», tout tend à se fondre dans une uniformisation des discours et des pratiques… toute différenciation dans les relations devrait ainsi être annulée, car elle implique l’altérité, la discordance et donc, une menace insupportable.
Or nier, ou pacifier prématurément, les conflits, nés de la diversité et de la multiplicité, c’est mettre en danger la foisonnante complexité de la vie. L’abrasion du conflit peut paradoxalement conduire à des formes de déni, d’intolérance et de violence.
Le conflit effraie car il est confondu avec l’affrontement, ce rapport de forces qui donne l’impression de clarifier, par simplification et exclusion mais qui occulte le fait que le conflit est une situation critique de laquelle de la nouveauté peut advenir…une situation complexe dans laquelle aucun des protagonistes ne détient la solution… et c’est pour cette raison même qu’il y a à créer et à devenir pour… . Le conflit, dont Héraclite disait qu’il était «le père de toutes choses», est une chance qui permet d’inventer des formes inédites…
La Gestalt-thérapie, dans ses fondements, réhabilite l’agressivité, comme aller vers audacieux, favorisant la croissance et le processus d’individuation. L’agressivité est à concevoir comme un pouvoir bénéfique d’expression personnelle et de création dont dispose l’organisme dans sa rencontre, ou sa confrontation, avec son environnement.
Ces Estivales sont l’occasion d’ouvrir ensemble quelques questions sur cette thématique : Quelles peurs viennent nous inciter à éviter, voire nous interdire toute confrontation? Quelles représentations du conflit avons-nous et comment celles-ci pèsent-elles sur la forme de nos interactions et de nos relations, notamment en posture de thérapeute? Comment et pour quoi soutenir une conflictualisation en situation thérapeutique? Comment envisager le conflit comme ayant une fonction situationnelle plus qu’individuelle? Comment faire d’un conflit un moment créateur, en se démarquant de la violence qui, elle, signe l’échec de la reconnaissance de la singularité et de la différenciation? Quelles qualités de contenance (temporalité, lien, engagement, etc…) s’avèrent nécessaires?
Ces Estivales nous invitent à oser conflictualiser dans nos pratiques. Nous alternerons des moments de pratiques, de réflexion, de supervision, de mobilisation.
Les Estivales, c’est faire avec les différences, des rencontres de styles, d’instituts, d’étudiants et de professionnels dans une joyeuse confrontation…
Ces 7es Estivales sont le fruit d’une collaboration soutenue entre trois instituts de formation : GREFOR, IBGT et IFGT.
Elles regrouperont des formateurs des 3 équipes pédagogiques, des stagiaires en formation de formateur et environ 70 participants.
L’ensemble du site d’hébergement du Lac du Maine est réservé à cette occasion.
Dates
du 2 (13h30) au 6 (14h) juillet 2021
Lieu
Résidentiel au Lac du Maine,
49000 Angers
Pour plus d’informations, téléchargez la brochure ici.