Universitaire, ethnologue, diplomate, Tobie Nathan est, d’abord un intellectuel né au sein d’une vieille famille juive égyptienne. Il a exercé des fonctions de Conseiller culturel en Israël et en Guinée, après avoir collaboré au Centre de consultations ethnopsychiatriques de l’hôpital Avicenne de Bobigny. Tobie Nathan a publié de nombreux ouvrages, fruit de son expérience au Centre Georges Devereux qu’il a fondé en 1993 – dont La nouvelle interprétation des rêves ou Psychanalyse païenne. il est également l’auteur de romans policiers (aux éditions Rivages). En 2010, il a publié chez Grasset Qui a tué Arlozoroff ?
Très tôt, dans son enfance égyptienne, Tobie Nathan a entretenu une native complicité avec les mythes, les légendes et, d”une manière générale, avec la “pensée magique” qui, selon lui, reste l’ADN le plus fiable de la nature humaine. Cette affinité avec l’étrange, avec l’étrangeté de l’autre, l’a conduit très tôt vers l’ethnopsychiatrie de Georges Devereux, ce freudien hérétique qui voulait analyser ses patients en les inscrivant dans leur contexte culturel. De là, est née une oeuvre passionnante, toujours fidèle au légendaire, mais articulée autour des concepts les plus aigus de la psychologie. Sorciers, chamans, vieux sages, marabouts, et autres créatures pittoresques eurent plein droit de cité dans ses livres – et dans sa vie.
C’est cette vie, précisément, que Tobie Nathan a entrepris de raconter, en va-et-vient, dans l’”ethno-roman” qu’il nous propose ici. Le voici donc dans la Sorbonne post-soixante huitarde, dans les services psychiatriques où il officie, dans sa mémoire égyptienne, chez les fous-sages chez des sages un peu dingues, chez les devins d’Afrique et dans les dîners d’Ambassade… Sur ce monde, notre monde, il pose un regard d’adulte émerveillé et mélancolique, pessimiste, lucide, généreux.
Cette autobiograhie intellectuelle, morale et savante, se lit comme un roman : le roman d’une belle vie.
Présentation de l’éditeur, Grasset, en librairie le 12 septembre
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