édito – newsletter époké novembre 2020

L’édito de la newsletter d’époké du mois de novembre de mon cher collègue Bernard Elyn aborde en quelques lignes, par le prisme du collectif, les questions de la créativité, du soutien, de l’appui, de la vision – et ce qui peut en faire frein, la peur, le repli, l’isolement… Je le remercie particulièrement de faire mention de Julien Assange.

époké est un organisme de formation à la posture gestaltiste dans l’entreprise. J’ai contribué à fonder cet institut en 2011 avec 7 autres collègues, et y ai plus particulièrement contribué sur les thématiques du corporel, de la psychopathologie, de la conflictualité, de la danse du masculin et féminin. J’ai quitté époké en 2017 et continue à soutenir avec plaisir ses propositions.

Le 6 Novembre 2020

Édito de Bernard Elyn

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés (1)

C’est la peur qui risque de nous rendre ce deuxième confinement difficile. Malgré les nouvelles du monde et la sidération qui nous saisissent, nous avons régulièrement l’intuition de ce qu’il conviendrait de faire pour mieux conduire nos vies. Mais au moment de passer à l’acte, les incertitudes, le manque d’appui, l’absence de vision claire… et c’est la peur qui s’insinue.

Le risque est ici de nous isoler et de déprimer.

Mais comment et à qui se relier ? Les espaces institutionnels de socialisation, entreprises, communautés professionnelles, familiales ou religieuses sont aux prises avec de nombreuses difficultés. Ils sont également les lieux où s’exercent la violence dont nous sommes régulièrement victimes. Désormais, le groupe ne constitue-t-il pas l’instance rêvée pour qui veut transformer le monde ?

Le groupe est aujourd’hui cet espace-social qui nous soutient, nous développe et nous révèle. Sa taille limitée lui permet de réguler les tensions lorsque les organisations ne le peuvent plus. Il permet d’avancer vraiment quand l’individu isolé, s’épuise et se décourage.

Quelques exemples qui me touchent personnellement :

  • Le collectif autour de Julian Assange, qui a permis de révéler les crimes du gouvernement américain en Irak et en Afghanistan (2)
  • Un groupe de voisins solidaires qui tente de préserver de la faillite des maraichers du Val d’Oise, frap-pés par la fermeture des restaurants parisiens,
  • Un groupe de supervision de coachs qui, durant l’année, trouvent les ajustements nécessaires pour continuer de fonctionner et se soutiennent les uns les autres.

Ces groupes sont les ferments de la métamorphose du monde. Ils permettent de servir nos causes et nos com-bats d’une manière réaliste, concrète, tangible. Ils offrent la possibilité d’inventer des solutions qui fonctionnent. Ils nous permettent de nous sentir vivants, sensibles, en lien avec d’autres personnes au service d’un but commun. Les groupes sont notre cité, notre patrie, notre terre nourricière, notre religion. Ils sont la vie même au cœur de cette période de mutation.

Dans ce contexte, investissons-nous dans des collectifs ! Pour cela, il nous faudra transformer nos peurs en guides dans l’action, accéder à la puissance créatrice du collectif, et adopter de nouvelles façons d’emmener nos groupes.

C’est le programme que nous croyons nécessaire à la métamorphose du monde.

(1) Jean de la Fontaine, « Les animaux malades de la peste »

(2)The Huffington Post, Nick Robins-Early, 11-04-2019, « Alors que Julian Assange est arrêté, un rappel de ce que nous avons appris de WikiLeaks »

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