« Intervenant gestaltiste en entreprise »

Extrait d’un article paru dans

Les Cahiers de Gestalt-thérapie

n° 26, « La Gestalt-thérapie : une utopie sociale ? », automne 2010


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« A gouvernement indulgent, peuple simple
A gouvernement sourcilleux, peuple rusé
Le bonheur se perche sur le malheur
Le malheur se couche sur le bonheur
 Qui connaît la limite ?
La norme existe-t-elle ?
La règle se transforme en ruse
Le bien en monstruosité
Et le peuple devient perplexe
 Ainsi, le sage est carré mais ne tranche pas, est pointu mais ne blesse pas
Il ne se développe pas au détriment des autres et éclaire sans éblouir »

Lao Tseu dans Tao Te King

Introduction

Lors des Collégiales de Bruxelles, nous avons co-animé un atelier sur « La Gestalt-thérapie et l’intervention en entreprise : possibles, limites, ajustements créateurs ». Nous nous y sommes trouvés confrontés aux interrogations, doutes et échanges avec les participants, confrontation qui nous est indispensable dans ces prémisses et balbutiements de la mise en forme et explicitation autour de « intervenir  avec une posture gestaltiste en entreprise ».

En proposant cet atelier, notre désir était de témoigner d’une « activité » pratiquée par des personnes formées à la Gestalt-thérapie, qui s’exerce ailleurs que dans nos cabinets de thérapeute, avec pour visée d’amener une interrogation sur cette pratique « ailleurs » et de ses liens éventuels avec celle en cabinet. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce une posture tenable compte tenu de l’environnement particulier qu’est l’entreprise ? Y contribuerions-nous à un projet social, et lequel ?

Nous proposons ici d’examiner la question de tenir une posture de Gestalt-thérapeute dans un lieu autre que celui d’un cabinet de thérapeute : dans quelles conditions, avec quelles limites ?

Nous poserons dans un premier temps le contexte. Qui sommes-nous ? Quels sens mettons-nous dans les termes utilisés ? Avec quel héritage de la Gestalt-thérapie sommes-nous ? Dans une deuxième partie, nous proposerons des vignettes cliniques et essaierons de voir ce qui pourrait bien être gestaltiste dans notre manière d’intervenir. Dans une troisième partie, nous regarderons quelles sont les limites et les possibilités ouvertes par les interventions en entreprise. Finalement, et pour conclure dans la suite de ces Collégiales sur « le projet social de la Gestalt-thérapie », nous tenterons de voir en quoi les interventions en entreprise de nature gestaltiste pourraient être porteuses d’un éventuel projet social ou impacter un éventuel projet existant.

Avant d’aller plus avant, nous souhaitons souligner que ce qui suit n’engage que nous et ne se veut pas une parole « sur » ce que seraient ou ne seraient pas de manière générale « les » intervenants gestaltistes en entreprise. Il s’agit de notre vision, là où nous en sommes aujourd’hui et à partir de nos expériences passées et actuelles. Notre désir, en proposant cet article, est également de susciter d’autres échanges, questionnements et confrontations qui seront aidants pour le continuer à penser et sa mise en forme.

© Astrid Alemany-Dusendschön, Daniel Cortesi, Pierre Silvestre

Editions l’exprimerie

Cairn

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